Astredhor Loire-Bretagne : lumière sur les Leds
La Stepp (Station technique d'expérimentation des plantes en pot)-Bretagne (22) a ouvert ses portes le 18 septembre pour présenter ses travaux, ainsi que certains résultats des autres stations Astredhor Loire-Bretagne. Dans cette première partie (*), focus sur les essais dédiés à l'éclairage.
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La Stepp Bretagne, située à Langueux (22), a organisé ses portes ouvertes en septembre dernier, à quelques jours d'intervalle avec celles des trois autres stations Astredhor Loire-Bretagne : le CDHR-Centre (45), l'Arexhor-Pays de la Loire (49) et le Cate (29). Sous 450 m² de serre verre, 650 m² de tunnels plastique et sur 8 plates-formes extérieures (15 m²), la Stepp mène de front des essais dédiés à l'éclairage Led, à la biotisation des substrats ou à la fertilisation organique.
1 DIVERSES EXPÉRIMENTATIONS DE RECETTES LEDS.
Depuis quelques années, l'éclairage Led fait l'objet de nombreux essais à l'étranger (**). Certes, les modules sont encore chers (environ 200 000 euros par hectare), mais ils peuvent d'ores et déjà s'envisager pour des cultures à forte valeur ajoutée (en multiplication, par exemple). En 2014, la Stepp, le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest et l'Arexhor Pays de la Loire participent à un programme national de recherche appliquée sur le sujet. Pour la station bretonne, il s'agit d'évaluer l'effet de différentes recettes de lumières bleu, rouge et blanche sur le développement de pieds-mères et de jeunes plants de dipladénia et pélargonium. « La lumière rouge favorise la croissance de la plante, tandis que la lumière bleue joue sur la ramification et la compacité », précise Oscar Stapel, le directeur de la station. Reste à étudier l'influence des différentes « recettes » (proportions de couleurs). « Si le bleu et le rouge sont les longueurs d'onde les plus efficaces en termes de photosynthèse, l'impact des autres couleurs (blanc, vert) ne doit pas être négligé », nuance le responsable. Les parcelles sous lampes Leds (fabricants néerlandais Philips et finlandais Valoya) sont comparées à un témoin éclairé HPS (lampes à vapeur de sodium sous haute pression) et à un témoin non éclairé. L'intensité lumineuse est identique entre les modalités d'éclairage.
Au niveau régional, les essais portent sur l'évaluation des barrettes Philips Green-Power Production (DR/B 150) pour les cultures en étages, et l'influence de différents ratios R/B (témoin non éclairé, 100 % R, 85/15, 50/50, 25/75) sur la qualité des pieds-mères et des jeunes plants.
2 QUALITÉ DE BOUTURES ET ÉCONOMIE D'ÉNERGIE.
« La première série de production de boutures de pélargonium à la Stepp montre que la qualité de lumière apportée a une influence sur les boutures. Le système Led NS1 (Valoya) semble donner des boutures plus compactes et le système Led AP67 (Valoya) semble augmenter la croissance des boutures. Les expérimentations se poursuivent pour confirmer ces résultats. » Côté consommation électrique, les modalités Leds (dix modules totalisant 1 000 W) offrent en ce moment des résultats de culture comparables au témoin éclairé (trois lampes HPS de 400 W), soit une économie d'énergie d'environ 20 %.
3 RAMIFICATION ET INDUCTION FLORALE.
Deux autres stations expérimentent l'éclairage Led : le GIE Fleurs et Plantes du Sud-Ouest, en multiplication ; l'Arexhor Pays de la Loire sur plantes en pot (effet sur l'induction florale et la morphologie). « Les essais menés en 2013 ont donné de meilleurs résultats sur poinsettia que sur dipladénia (apparition de liane) et sur choux », résume Alain Ferre, le directeur de la station des Ponts-de-Cé. En 2014, elle a étudié différents ratios R/B (100 % R, 85/15, 35/65, 25/75) sur chrysanthème et poinsettia. La recette comportant 15 % de bleu favorise la ramification du poinsettia, une hauteur moyenne plus importante et un débourrement précoce. Concernant l'induction florale, « il semble que plus la lumière est rouge, plus on l'accélère, plus la lumière est bleue, plus on la ralentit », suggère Alain Ferre. Les stations travaillent avec l'Inra d'Angers et Agrocampus Ouest site Angers, mais les connaissances scientifiques restent insuffisantes.
Valérie Vidril
(*) Une seconde partie présentera les essais de biotisation des substrats et de fertilisation organique. (**) Voir le Lien horticole n° 762 « Leds : la lumière à la carte en production horticole » pp. 8-9 et le Lien horticole n° 887 « Diodes électroluminescentes : à l'aube d'un nouvel éclairage » pp. 12-13.
Les capteurs PAR (Photosynthetically Active Radiation) permettent d'ajuster la quantité de rayonnement lumineux autour de 60 micromol de photons/m²/s (équivalent à un temps couvert), en modifiant la hauteur des modules d'éclairage. PHOTO : VALÉRIE VIDRIL
Le spectre lumineux AP67 (18 % de rouge lointain, pas d'ultraviolet) de Valoya favorise « la floraison et la croissance de la biomasse », et « convient aux fleurs et légumes à fleurs. Il permet aux abeilles pollinisatrices de travailler même en l'absence du soleil contrairement à beaucoup d'autres lumières artificielles » (source : Valoya). L'environnement de travail est rosâtre. PHOTO : STEPP BRETAGNE
L'éclairage Led Valoya NS1 (spectre comportant de la lumière blanche et bleue), favorisant la ramification, « semble donner des boutures plus compactes » d'après les premiers résultats de la Stepp. PHOTO : VALÉRIE VIDRIL
Pour assurer une intensité lumineuse équivalente partout sur la tablette, la station expérimentale est obligée d'augmenter la densité des modules. En production sous serre, il faudrait moins de lampes. Ici, éclairage Led Valoya NS1. PHOTO : STEPP BRETAGNE
Éclairage Led Philips Greenpower Production Model DR-B 150 + Spot DRW-FR. PHOTO : STE PP BRETAGNE
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